Le nouveau calendrier vaccinal mérite toute l'attention des chirurgiens-dentistes Le nouveau calendrier vaccinal mérite toute l'attention des chirurgiens-dentistes

Le nouveau calendrier vaccinal mérite toute l'attention des chirurgiens-dentistes

Publié le 5 mai 2023.

Le nouveau calendrier vaccinal a été rendu public le 12 avril. En tant que professionnel de santé, le chirurgien-dentiste a le devoir de se tenir informé de ces nouvelles recommandations et obligations, aussi bien pour mieux protéger sa santé et celle de son équipe que celle de ses patients.

Elaboré par le ministère de la Santé, après avis de la Haute Autorité de Santé (HAS), le calendrier vaccinal émet chaque année de nouvelles recommandations et obligations. Celles-ci concernent ainsi le chirurgien-dentiste à deux titres. 

  • Le premier, par son rôle de relais de l’information. Il doit être en mesure de répondre aux questions et d’informer ses patients de tout âge sur la vaccination, voire de leur recommander certains vaccins.
  • Le second, pour lui-même. Il a le devoir de se tenir à jour de ses vaccinations, il en va de sa responsabilité de professionnel de santé.

En inscrivant les pharmaciens, les infirmiers et les sages-femmes sur la liste des acteurs incontournables de la vaccination dans cette campagne de santé publique, le ministère de la Santé en oublie malheureusement les chirurgiens-dentistes qui pourtant auraient un véritable rôle à jouer.

Quels vaccins concernent l’équipe dentaire ?

En tant que professionnel de santé responsable, le chirurgien-dentiste doit s’appliquer à lui-même les recommandations ministérielles en matière de santé. Le nouveau calendrier vaccinal reste inchangé pour les praticiens en profession libérale n’exerçant pas en établissement ou en organisme de prévention et/ou de soins ainsi que pour les assistantes dentaires. 

La vaccination contre la grippe, la coqueluche, la varicelle et la rubéole (ROR) reste recommandée. Celle contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite (DTP) et l’hépatite B est toujours obligatoire. Le vaccin antituberculeux BCG n’est plus exigé depuis le 1er mars 2019. 

Le calendrier des vaccinations est susceptible d’être mis à jour en fonction de l’actualité liées à la vaccination. Le professionnel de santé est tenu de s’informer régulièrement de ces évolutions en se connectant au site du ministère de la Santé sur lequel est publiée la version datée. D’autant qu’il existe une obligation de contrôler le statut vaccinal des salariés pour un employeur. C’est le cas concernant la vaccination contre le Covid-19 pour les soignants : la HAS lève son obligation mais le recommande fortement pour les professionnels de santé exerçant en établissements de santé ou libéraux.

Quels vaccins concerneraient le patient en cabinet dentaire ?

La campagne de santé publique inclut la vaccination contre le papillomavirus humain (HPV) généralisée dans les collèges pour les élèves de 11 à 14 ans. Cette vaccination concerne de près la profession dentaire. Les adolescents représentent une part importante de la patientèle dans les cabinets dentaires. Il s’agit pour cette population de la période des contrôles de l’alignement des dents et de la pose éventuelle d’appareils, soit l’occasion de pratiquer de la prévention par la discussion, comme auprès des autres tranches d’âge. 

Chaque année en France, 6 300 nouveaux cas de cancers sont causés par les papillomavirus, selon la Ligue contre le cancer. Si 95 à 100% des cancers du col de l’utérus sont liés à une infection liée aux HPV, ces virus sont également à l’origine d’autres cancers en forte évolution au niveau de la cavité buccale et de l’oropharynx (57% en 2021 selon une étude menée au sein de l’Institut Gustave Roussy, contre 43% en 2011*), notamment des amygdales et de la base de la langue, transmis lors de rapports sexuels oraux. Ces cancers qui touchent autant les hommes que les femmes peuvent être dépistés par le chirurgien-dentiste. 

Médecin de la bouche et acteur de santé publique, il est bien placé pour les diagnostiquer, et mieux, les éviter par la diffusion d’une bonne information de prévention. Le dépistage précoce étant, là encore, essentiel dans la prise en charge curative. Du côté des réactions, les chirurgiens-dentistes de France (Les CDF) ont exprimé leur souhait de demander au gouvernement une révision des recommandations ministérielles afin d’intégrer les chirurgiens-dentistes parmi les prescripteurs du vaccin contre le HPV.

*Cancers de l’oropharynx et papillomavirus oncogènes. Étude de l’Institut Gustave Roussy menée sur 1365 patients dans le département de cancérologie cervico-faciale.

En savoir plus :

• Vaccination info service, Calendrier vaccinal

• Santé publique France, Infections à papillomavirus.

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